Les écosystèmes colombiens mis en danger
par les cultures à usage illicite et par les stratégies d’éradications


Elsa Nivia

Rapalmira-Ecofondo

 

 

La culture de produits à usage illicite dans les écosystèmes stratégiques tels l’Amazonie, l’Orénoque ou le Massif colombien, génère les impactes propres aux monocultures, également rencontrés dans les cultures licites comme le maïs, le riz, la banane ou le yucca. Ce phénomène est dû à des techniques et pratiques illicites non appropriées qui commencent  par le défrichement des forêts et aboutissent à l’élevage ou à la monoculture, largement dépendante des pesticides (insecticides, herbicides, fongicides) et fertilisants chimiques. Cette pratique est plus connue sous le nom de révolution verte.

 

La révolution verte a changé les modes ancestraux de culture de la terre, les manières de maintenir la diversité des passerelles et de la culture alimentaire des communautés ; et ce, à travers un modèle privilégiant l’homogénéisation à la diversification, et qui a significativement contribué à la diminution de la base alimentaire locale.

 

L’agriculture basée sur l’utilisation de toxiques, soutenue et promue, malgré nous, par des politiques nationales et internationales depuis les années 1950, pollue les écosystèmes marins et terrestres ainsi que les aliments. Elle provoque de graves problèmes de santé à court, moyen et long termes et détruit la biodiversité de la faune et de la flore, développant la résistance des épidémies et l’apparition de nouveaux fléaux et maladies. L’agriculture devient alors de plus en plus coûteuse alors que les agriculteurs et les écosystèmes sont plus pauvres et davantage sujets aux maladies.

 

Depuis 1982, ces problèmes graves sont quotidiennement dénoncés par la Red de Accion en Plaguicidas (PAN : Pesticide Action Network / le réseau d’action spécialisé dans les Pesticides) ; et depuis 1993 par Ecofondo qui a soutenu les campagnes de Rap-al (PAN en Amérique),  à travers des propositions politiques et techniques pour le contrôle des agrochimiques et la promotion de systèmes de productions agricoles durables. Pour cela, nous nous réjouissons que ministres et représentants de gouvernement expriment publiquement leur préoccupation face à  l’usage d’insecticides, d’herbicides et de fongicides dans la culture de la coca. Cependant, nous formulons cet appel pour que ce problème soit également entièrement pris en compte en ce qui concerne les cultures à usages licites, en établissant des contrôles sur le marché des produits toxiques utilisés dans l’agriculture et en éliminant du marché tous les pesticides extrêmement mauvais et dangereux comme le paraquat, grâce à des politiques claires et précises de soutien à l’agriculture écologique.   

 

En ce qui concerne la culture de la coca, plante sacrée des civilisations indigènes autochtones, sa semence dans le seul but d’en extraire la cocaïne génère une pollution supplémentaire, due à l’usage de précurseurs chimiques. Cette pratique d’extraction chimique n’a jamais été employée par les peuples indigènes, qui utilisent cette plante depuis des temps ancestraux pour ses propriétés médicinales et nutritives ou lors de célébrations et rites spirituels.

 

 

L’éradication forcée des plantes par des herbicides : bref historique

 

Bien que les herbicides soient largement utilisés en agriculture, foresterie et autres domaines, il est important de noter que son développement est étroitement lié aux recherches menées pendant la guerre chimique  des années 1940. La première utilisation militaire de ces produits chimiques semble avoir eu lieu à échelle modeste en Malaisie au cours des années 50, faible action comparée à celle du Vietnam la décennie suivante. L’usage militaire d’herbicides lors de la Deuxième Guerre d’Indochine est l’un des aspects de majeure controverse dans ce conflit. Les principaux agents alors utilisés sont l’Agent Orange ( 2, 4-D + 2, 4, 5-T ), l’Agent Blanc (2, 4-D +  picloram  ou Tordon ) et le Bleu ( Diméthyl arséniate de sodium + acide diméthyl arsenic ). L’Orange et le Blanc sont utilisés pour les dicotylédone et le Bleu, pour les monocotylédones.

 

La destruction des forêts a largement été provoquée par les Agents Orange et Blanc. L’Agent Bleu a été utilisé pour détruire le riz (Oryza sativa)  et autres cultures, bien que l’Orange ait été également relativement utilisé à cet effet. Prés de 86% des missions ont été principalement menées contre les forêts et autres végétations ligneuses ; et les 14% restantes, principalement contre les plantes de culture (Stockholm International Peace Research Institute).

 

L’introduction des cultures à usages illicites en Colombie date du milieu des années soixante, lorsque fut introduite la marihuana  dans la Sierra Nevada de Santa Marta, conséquence de facteurs internationaux. Jusqu’au milieu des années 1980, le développement des variétés d’hybrides adaptés aux conditions climatiques des Etats-Unis a réduit la demande de la marihuana colombienne. Celle-ci a rapidement été remplacée par la coca, culture qui, jusqu’en 1982, était en phase d’expérimentation dans une zone d’environ 10 000 hectares.

 

En ce qui concerne le pavot depuis le milieu des années 1980, de nouveaux commerçants initient et orientent agriculteurs et indigènes, de la partie haute des Andes centrales (Huila et Tolima), dans le domaine de leur propre production et de l’obtention de latex de haute qualité. Dans cette région largement habituée à être contrôlée depuis l’époque coloniale, beaucoup ont arrêté la production d’aliments pour la culture de pavot ou de la coca.

 

L’utilisation d’herbicides en Colombie comme arme de lutte contre les drogues pour « éradiquer » les cultures à usage illicite, a débuté dans les années 1970, avec l’utilisation du paraquat dans la Sierra Nevada de Santa Marta pour détruire les cultures de marihuana. Bien que d’autres herbicides aient été proposés et probablement même essayés, les utilisations de Roundup (glyphosate + POEA) contre les cultures de pavot en Tolima et Huila ont commencé à partir de 1984. Cette pratique s’est plus tard étendue à la coca.

 

Le tableau et le schéma joints au document présentent les chiffres officiels du gouvernement colombien concernant les zones répertoriées et éradiquées (par fumigation) au cours de la période 1992-2003. En supposant que fumiger revienne à tout  éradiquer, on a estimé les cultures annuelles possibles, en partant du principe que l’on comptabilise, au début de chaque année, les hectares enregistrés l’année précédente. A partir de ces chiffres, on a également pu calculé qu’elle serait l’évolution mensuelle des cultures.

 

On peut, malgré les fumigations, observer une importante croissance des cultures annuelles, compensant presque toujours celles éradiquées, et avec un pique dramatique en 1999. L’annonce et les négociations du Plan Colombien en sont certainement en partie la cause : si le Plan était approuvé, il aurait alors peut-être empêché l’augmentation des fumigations prévues les années suivantes. Que ce soit vrai ou non, il est certain que, malgré la hausse dramatique des fumigations au cours de ces dernières années, les chiffres enregistrés en 1998 n’ont toujours pas diminué.

 

Les cultures ont continué d’augmenter pendant les années 2000 à 2002, totalisant près de 220 000 hectares, dont 5% se trouvent dans les parcs nationaux. Voici donc le triste résultat des politiques menées et, peut être encore davantage, de celles non appliquées par manque de volonté politique.

 

 

Biodiversité des ressources et des cultures colombiennes :

 

La Colombie est reconnue comme étant un cas exceptionnel de biodiversité puisqu’elle possède plus de 10% de la biodiversité de la planète sur moins d’1% du territoire. Elle comptabilise le plus grand nombre d’oiseaux ; elle est le premier ou deuxième pays en terme d’amphibiens ; le second pour les espèces végétales : elle a le plus  grand nombre d’orchidées et de palmiers ; le troisième en ce qui concerne les mammifères et le troisième ou cinquième pour les reptiles. Avec des chiffres aussi remarquables que 45 000 à 51 000 espèces de plantes et 1 815 espèces d’oiseaux (près de 20% du nombre total mondial), ou encore, environ 700 espèces d’amphibiens (près de 15% du total mondial), les personnes qui nous imposent les politiques erronées peuvent être tentées de penser qu’il y a encore tellement de richesses qu’en détruire une partie est sans effet. C’est cette même vision des choses qu’avaient les hommes responsables du défrichement des forêts naturelles d’Europe et d’Amérique du Nord lors des siècles passés. Ils pensaient qu’elles étaient inaltérables et rasèrent alors une grande partie des forêts tropicales pour l’exportation du bois ou la fabrication du papier.

 

La biodiversité constitue pour l’humanité un patrimoine commun irremplaçable, résultat de processus évolutifs lents et permanents, fondamental au développement socioéconomique et à la survie même de l’Homme.

 

 

Nos parcs et écosystèmes stratégiques en danger

 

Les parcs nationaux naturels de Colombie couvrent près de 9% du territoire, une des plus grande superficie à l’échelle mondiale proportionnellement à la taille du pays. Grâce à ses ressources biotiques et abiotiques destinées à la conservation in situ de la biodiversité, ces parcs sont des réserves pour la biosphère. Ils constituent le milieu de vie pour de nombreuses espèces et populations. Ils sont, à la fois, un instrument de régulation des processus dans les bassins hydrographiques, les poumons de la planète, le milieu de vie d’espèces animales menacées ainsi que la couche protectrice des sols fragiles et hautement vulnérables.

 

La grande majorité de la vie animale des forêts tropicales se trouve dans les couches supérieures de la végétation, précisément dans la portion de l’écosystème la plus sérieusement affectée par les importantes fumigations aériennes d’herbicides. Avec un milieu de vie détruit ou du moins sévèrement endommagé, on peut seulement s’attendre à des répercutions proportionnelles aux dégâts provoqués au sein des populations animales.

 

Comme l’a clairement déclaré le sénateur d’origine indigène, Gerardo Jumi Tapias, lors du débat au sénat de Colombie le 30 mars 2004, les groupes ethniques et les communautés paysannes de Colombie détiennent une grande partie du patrimoine culturel incarné par les systèmes de connaissances, les innovations et les pratiques millénaires d’exploitation de leurs terres dans le respect de la biodiversité. Pour cette raison, l’intégrité culturelle des groupes ethniques est sérieusement menacée par les cultures de narcotiques, le conflit armé et les fumigations qui détruisent la base alimentaire des communautés et causent, par conséquent, des déplacements de populations. L’érosion culturelle, la perte de terres et du contrôle territorial des communautés sont de plus en plus fréquentes et à échelle plus importante. Les modèles culturels et d’appropriation des habitats traditionnels sont alors indéniablement affectés.

 

La fumigation des parcs, des zones protégées et des écosystèmes stratégiques colombiens est tout à fait illégale. Le ministre de l’Environnement, du Logement et du Développement Territorial interdit depuis début 2001 les fumigations des parcs et réserves naturelles. Bien que le Conseil National des Stupéfiants ait formulé plus récemment quelques résolutions tentant de déroger aux normes antérieures, des experts juridiques affirment que selon la Constitution Nationale, le code des ressources naturels, le décret 622 de 1977, le décret 1843 de 1991 et autres normes concernant le programme d’éradication des cultures illicites moyennant l’aspersion aérienne de glyphosate -PECIG, il est interdit d’introduire, d’utiliser ou d’abandonner dans les parcs naturels nationaux, des substances toxiques ou polluantes susceptibles de perturber les écosystèmes ou de leur causer toutes sortes de dommages, tout comme il est interdit d’utiliser tout type de produits chimiques résiduels ; c’est le cas du glyphosate.

 

 

Les impactes environnementaux du  glyphosate  et du Roundup

 

Le glyphosate, dont la formulation commerciale la plus connue est le Roundup de Monsato, est un herbicide soluble dans l’eau qu’on applique sur les feuilles. Il s’infiltre ensuite rapidement dans la sève même de la plante et est alors présent dans des zones d’activités vitales (comme les racines). A dose suffisamment importante, il peut tuer les plantes, ou empêcher inéluctablement leur croissance et augmenter le risque de maladies, causant de graves pertes.

 

Le glyphosate a un effet rapide sur beaucoup de processus biochimiques des plantes supérieures et favorise la destruction des pigments photosynthétiques. Cependant, le mode d’action primaire est dû à l’inhibition de biosynthèses et d’acides aminés essentiels comme la felonanina, desquels sont dérivés les fitoalexinas, facteurs importants dans la résistance face aux maladies (comme pour la résistance des haricots face au Colletotrichum lindemuthianum). En d’autres termes, il accentue la vulnérabilité des plantes face aux maladies. L’inhibition d’acides aminés synthétiques empêche la formation des protéines : la plante ne fabrique plus de tissus, elle ne peut plus se développer et peut même mourir.

 

En raison de sa haute solubilité dans l’eau, le glyphosate ne peut pas traverser seul la cuticule cireuse des feuilles. Pour cette raison, on ajoute le surfactant POEA (polioxietil aminée) dans les formules du type Roundup. Ce surfactant agit sur la cuticule en la détruisant. Cette action corrosive ouvre les canaux hydrophiles, par où peut alors pénétrer le glyphosate pour exercer son action. Les surfactants sont alors utilisés pour augmenter la toxicité des herbicides. Le CosmoFlux qui est utilisé dans les mélanges destinés aux aspersions des cultures illicites a des effets similaires. Regrettablement, les surfactants sont également corrosifs lorsqu’ils sont au contact des lipides de la peau et des membranes des animaux et des êtres humains. En plus de sa toxicité par simple contact, on retrouve l’effet toxique du glyphosate lorsqu’il parvient à rentrer dans les organismes et à se propager grâce au flux sanguin. Le glyphosate et les surfactants sont également corrosifs pour les yeux.

 

L’herbicide est cent fois plus toxique pour les poissons que pour les hommes. Elle est également toxique pour les verres de terre, les bactéries présentes dans le sol et les champignons bénéfiques. Aussi, les scientifiques ont pu recenser un nombre considérable d’effets physiologiques sur les poissons et autres animaux sauvages, en plus d’effets secondaires dus à la déforestation.

En général, le recours aux herbicides a un grave impact non seulement sur les composants autotrophes d’un écosystème (premier maillon de la chaîne alimentaire), mais aussi sur les hétérotrophes, en raison de l’altération de la nourriture et de l’habitat. Par conséquent, la destruction des plantes provoque la réduction du nombre d’herbivores, de mammifères, d’oiseaux, d’insectes responsables de la pollinisation, etc. Les carnivores et les prédateurs de la chaîne sont de fait également affectés. En plus de menacer la vie sauvage par la destruction des aliments et des habitats, les herbicides peuvent être directement toxiques pour les animaux exposés.

 

L’impacte sur l’environnement aquatique est aussi très important : la pollution pourrait entraîner la disparition massive de poissons et d’autres organismes aquatiques. Lors d’études menées concernant les effets de différents herbicides sur les poissons, le glyphosate s’est révélé être le plus toxique. La toxicité du Roundup est apparue être similaire à celle du surfactant POEA et les deux ensembles, plus toxiques que le glyphosate seul (Folmar et col. 1979 ; Abdelgani et col. 1997).

Le glyphosate est largement absorbé par les colloïdes présents dans le sol et par les particules en suspension dans l’eau. Aussi, les résidus absorbés quittent ensuite le milieu aquatique par sédimentation, exposant les organismes vivant dans les profondeurs à de hauts risques. L’absorption de glyphosate par le sol ou par les particules suspendues ne réduit pas pour autant son potentiel toxique.

 

Interdit au Danemark : en septembre 2003, le gouvernement danois a interdit l’utilisation du Roundup afin de démontrer que dans des conditions d’utilisation agricole normale, son ingrédient actif, le glyphosate, s’infiltre, contre toutes attentes, dans les sols, polluant les eaux souterraines des sols à un taux cinq fois plus élevé que celui autorisé pour les eaux potables du pays.

 

 

La vérité sur les champignons herbicides et leur lien avec le glyphosate

 

Lors du débat mené le 30 mars 2004  contre les fumigations aériennes de glyphosate et autres produits toxiques au-dessus des parcs naturels, des réserves de chasse, des réserves indigènes et des plantations de cultures vivrières, le sénateur Jorge Enrique Robledo a dénoncé, devant la cinquième Commission du sénat et du pays, les pressions exercées par le gouvernement des Etats-Unis sur la Colombie afin qu’elle utilise les champignons herbicides, fait extrêmement grave selon lui.

 

Les champignons, ou mycètes, sont des êtres vivants mono ou multicellulaires (micro ou macroscopiques) qui dépendent d’autres espèces pour se nourrir, comme tout être vivant à l’exception des plantes. Certains sont saprophytes : ils se nourrissent de matières organiques mortes, remplissant ainsi les fonctions primordiales de la décomposition et minéralisation de la matière organique, indispensable à l’évolution et au maintien de la fertilité naturelle des sols et à l’équilibre de la nature. Il existe également des champignons qui vivent aux dépens d’autres organismes mais sous forme d’échange mutuel, de manière symbiotique, de la matière et de l’énergie. Les mycorhizes, par exemple, sont des mycètes que l’on trouve sur les racines des plantes et qui contribuent à l’assimilation du phosphore et autres nutriments. Certains sont comestibles comme ceux que l’on nomme couramment champignons, mais d’autres sont vénéneux.

 

Il existe des champignons parasites qui vivent aux dépens des plantes et des animaux, causant des maladies plus ou moins graves, et parfois même la mort. Parmi ces champignons, on trouve le Fusarium, le Phytophthora, la Rhizoctonie, le Pythium ou le Sclerotium, responsables de putréfactions et de graves pertes agricoles. Pour remédier à cela, l’industrie agrochimique vend des fongicides chimiques à différents niveaux de toxicités, alors que ces champignons peuvent en fait être contrôlés grâce à des pratiques agricoles écologiques comme les cultures en jachère, l’utilisation d’engrais organiques et de micro-organismes antagonistes, … En ce qui concerne les champignons pathogènes, ils sont depuis peu appelés des champignons herbicides (champignons qui tuent les plantes).

 

Le Fusarium est nocif non seulement pour les plantes mais également pour l’Homme. Si le champignon remonte la chaîne alimentaire sans être détecté, les épidémies provoquées par le Fusarium peuvent s’avérer être graves : une épidémie de Fusarium affectant les céréales a été considérée responsable de milliers de morts dans la Russie des années 1940. Cette tragédie a été le point de départ des recherches menées comme pour l’arme biologique aux Etats-Unis et dans d’autres pays. Elle est aujourd’hui répertoriée dans la liste de la Convention des Nations Unies sur les Armes Biologiques et toxiques. En d’autres termes, le Fusarium est une arme biologique interdite.

 

En agriculture écologique, les champignons qui causent des maladies aux insectes dévastateurs (champignons entomo- pathogènes comme le Beauveria, le Métarhizium, le Verticilium ou le Paecilomyces) ont une fonction utile. Il en va de même pour ceux qui jouent les antagonistes des champignons pathogènes par des mécanismes mettant en scène l’hyper parasitisme et la antibiosis, comme c’est le cas pour les champignons du type Tychoderma qui contrôlent les champignons présents dans le sol et responsables de la putréfaction des racines de la plante.

 

Il  a été démontré que le glyphosate est bénéfique pour le Fusarium et autres champignons pathogènes : il augmente leur colonie et facilite leur agression aux plantes inhibant les micro-organismes qui leurs sont bénéfique, comme les fixateurs de nitrogènes qui inhibent la biosynthèse des acides aminés aromatiques des plantes.

 

On a observé au cours de différentes études qu’en présence de Fusarium, Pythium, Rhizopus, Penicillium, Altenaria ou Botrytis, la mort des plantes est provoquée par des doses bien inférieures que dans le cas d’un sol non contaminé. De plus, les plantules des cultures mortes au cours des essais, présentaient des symptômes de putréfaction dans les racines (Lynch et Penn, 1980 ; Johal et raye, 1984). Ceci a été expliqué par le fait que l’attaque majeure de Fusarium et autres pathogènes à l’encontre des broussailles traitées a permis de contaminer les plantules des essais, s’ajoutant aux effets des acides acétiques et butyriques produites lors de la décomposition des broussailles mortes.

 

Comprendre le lien existant entre le glyphosate et l’augmentation  du nombre des maladies dues aux pires agressions de champignons pathogènes comme le Fusarium (démontré lors d’études scientifiques avec les haricots, le blé, l’orge et autres plantes) permet également de comprendre l’effet perverse des « micoherbicides » dans nos écosystèmes, avec des conséquences encore plus dévastatrices sur la biodiversité des écosystèmes, l’équilibre alimentaire et la santé des espèces. 

 

 

Zones répertoriées de culture de la coca, éradiquées (par fumigations) et nouvelles cultures annuelles supposées en Colombie, 1992-2003

 

 

Identifiées

Eradiquées

Nouvelles cultures

Cultures mensuelles

1992

37.100

944

 

 

1993

39.700

846

3.446

287

1994

45.000

4.904

10.204

850

1995

50.900

25.402

31.302

2.609

1996

67.200

23.025

39.325

3.277

1997

79.500

44.123

56.423

4.702

1998

78.200

66.289

64.989

5.416

1999

160.119

43.111

125.030

10.419

2000

163.289

58.074

61.244

5.104

2001

144.807

94.152

75.670

6.306

2002

102.071

123.000

80.264

6.689

2003

90.000

 

 

 

 

 

 

Traduit de l’espagnol para Adeline Dest,

Mama Coca, www.mamacoa.org

 

 

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