¿ GUERRE CONTRE LA COCA, OU PAIX AVEC LA COCA ?


Anthony Richard Henman

[ Completo ] [ Abstract ]

 

 

Considérer la coca comme sujet: qu’est-ce que cela peut bien signifier? S’agit-il de considérer la coca comme sujet de l’histoire, et non comme une simple objet de notre consommation, de nos nécessités, de nos interventions, de nos politiques?

 

Tout d’abord, ça implique que nous entreprenions de la débarrasser de cette réputation de feuille maudite, qu’elle ne mérite pas, d’autant plus qu’il s’agit de la perception que nous en avons et non la perception qu’elle a d’elle-même. Ensuite, cela implique de la considérer comme une plante qui a besoin d’eau et de terre, qui recherche le soleil, et qui, comme toutes les espèces, éprouve un désir profond de reproduction...

 

La reproduction... ceux qui connaissent la fleur de la coca, qui ont contemplé de près son fruit (qui, soit dit en passant, est à l’origine de la forme de la bouteille de Coca-Cola), ceux-là savent que c’est une plante hermaphrodite et bisexuée, par ailleurs très fertile, qui peut produire beaucoup de graines. Si de plus elle est revêtue d’alcaloïde, elle a tout pour être – aux yeux des gens pieux – une plante dangereuse, malfaisante, traîtresse... Ou tout au moins est-ce ainsi qu’ils essaieraient de la dépeindre.

 

J’ai récemment vu une interview de Fidel Castro où il dénonce l’opposition manifestée par certains gouvernements européens à l’égard de son régime, comme quelque chose de “répugnant de piété”. Répugnant de piété... Je prétends que ce qu’il y a de plus répugnant de piété, parce que c’est une attitude commune à tous les Etats, y compris l’Etat Cubain, c’est la guerre qui est livrée actuellement contre les drogues, et plus spécifiquement, en Amérique de Sud, la guerre contre la coca.

 

Répugnant de piété...  Comment est-il possible, après plus de cinquante ans de condamnations énergiques de la coca, qu’on n’ait pu atteindre aucun des objectifs que s’étaient fixés les politiques publiques? Comme est-il possible, en dépit des échecs répétés à tous les niveaux et dans tous les domaines, qu’on persiste à mettre en oeuvre exactement les mêmes mesures – tout en annonçant, à chaque changement de ministre, les mêmes banalités comme s’il s’agissait de la dernière innovation?

 

Désormais, nous allons vraiment frapper durement le narcotrafic, nous allons livrer un combat sans pitié... ou, pour reprendre la langue colombienne vernaculaire, on va descendre ces enfoirés... Il ne va pas rester une seule graine, une seule plante de coca. Vous allez voir, on va clore définitivement le chapitre du narcotrafic, et on va construire un futur complètement débarrassé de notre passé, un truc complètement dans la modernité, l’ordre, la transparence, l’intégrité...

 

Pour quelle raison ce moment décisif de l’histoire n’est-il jamais arrivé ? Pourquoi ne parvient-on pas à prendre ce virage, par-delà les circonstances ? N’est-il pas possible que l’objectif ait été mal défini, ou pire, que les véritables objectifs d’une guerre permanente contre les drogues ne soient en aucune façon ceux qui sont affichés, et que le pouvoir cherche à rester définitivement à deux pas de la victoire finale, cette victoire qu’il a tant invoquée, annoncée, déclarée ?

 

Je prétends qu’une guerre contre la coca ne pourra jamais apporter quoi que ce soit de positif, ni pour la planète, ni pour la race humaine. Je prétends également que nous devons investir complètement notre perspective, et faire la paix avec la coca, embrasser la coca, l’aimer comme elle le mérite, comme une plante dotée de nombreuses qualités, de nombreuses vertus. Mais pour vous convaincre de la nécessité de ce changement fondamental, il me faudra faire la liste des courants politiques, économiques ou éthiques qui ont trouvé dans cette humble plante une forme d’expression. Je vais aborder le thème du point de vue de quelqu’un qui voit la question de la coca comme un “problème”, entre guillemets, mais à la sortie j’aurai adopté le point de vue de celui qui voit plutôt la coca comme une solution.

 

Commençons avec la raison invoquée explicitement pour la guerre contre la coca : la protection de la santé publique. En 1998 s’est tenue à Sao Paulo la première grande conférence en Amérique Latine du mouvement dit de « réduction des dommages ». Il était clair qu’au Brésil les têtes pensantes cherchent des solutions importées du monde développé, des modèles dérivés de ce qui a pris naissance en Angleterre sous le nom de « Harm Reduction ». Comme va vous l’expliquer Peter Cohen dans le cas de la Hollande, cette façon d’aborder les choses a ses limites, car c’est un point de vue négatif qui part du dommage, sans vouloir considérer la possibilité d’aspects positifs dans l’utilisation des drogues. Dans le cas du Brésil, je ne vois aucun intérêt à revendiquer le statut de pays où il existe une utilisation traditionnelle de la coca, sous forme de ypadú ou padú ou mambe comme elle est connue en Amazonie, quoique la coca sous cette forme de préparation pourrait offrir une alternative et une solution aux problèmes créés par l’utilisation moderne des dérivés illicites de cette plante. Autrement dit, une façon sérieuse et cohérente d’envisager la réduction des dommages serait de penser à la meilleure manière de consommer la coca, et partant de prévenir les utilisations qui peuvent mener à la délinquance et à la marginalité.

 

Un second aspect du problème réside dans l’environnement légal. La coca en feuilles n’est légale qu’en Bolivie et au Pérou, bien que formellement la loi péruvienne n’autorise son utilisation qu’à partir de 1500m d’altitude. Cette anomalie peut s’expliquer en partie par la défense de théories biologiques sur l’adaptation à la vie en altitude, théories utilisées par les nationalistes péruviens pour défendre la coca contre les campagnes d’éradication menées par les Nations Unies. Il est ironique de constater –mais c’est peut-être intentionnel‑ que cette disposition a pour effet de criminaliser la production de coca, qui a lieu majoritairement dans des régions situées à des altitudes inférieures. C’est également ici qu’il faut aborder la polémique absurde sur la coca destinée à une « utilisation traditionnelle » et la coca « excédentaire ». Je pose la question : Comment définir l’utilisation traditionnelle ? En termes d’altitude par rapport au niveau de la mer ? Par une sorte d’apartheid ethnique, où les seuls indigènes de pure souche seraient détenteurs de ce droit ?

 

De cette façon, on ne fait que favoriser certaines zones de production (les Yungas de La Paz, ou la vallée de La Convención, à Cusco), et à en pénaliser d’autres, tout aussi « traditionnelles » (Monzón, à Huánuco, et le Chapare bolivien). Ici, en Colombie, on reconnaît de façon tacite –sans pour autant que ce soit expressément autorisé par la loi‑ le droit de mâcher (mambear) de la coca dans certains groupes indigènes (dans la Sierra Nevada de Santa Marta, le Cauca, le Putumayo, et le Vaupés). En revanche, les populations paysannes de ces mêmes régions ne bénéficient pas de cette tolérance. Pourquoi ? Il y a beaucoup d’utilisations non « traditionnelles » de la coca qui visent à élaborer des solutions innovatrices pour sortir de l’impasse actuelle : le chacchado de coca chez les pêcheurs de la côte péruvienne, dans la bourgeoisie régionale de Salta en Argentine, chez les touristes gringos qui viennent à Cusco pour s’aventurer sur les chemins de l’Inca. Tous démontrent ce pourrait vous dire n’importe quel sociologue: la signification de toute forme de consommation est très malléable, historiquement parlant ; dans le cas de la coca, cela peut prendre des orientations insoupçonnées. J’en veux pour exemple le hall d’entrée de cette salle, où un groupe d’indigènes du Cauca offrent un thé de coca à toutes les personnes de l’assistance. Nous devons saluer et appuyer cette initiative.

 

J’ai parlé de l’aspect pratique, pharmacologique de l’utilisation de la coca, du fait que des formes de consommation comme le padú brésilien pourraient servir pour la désintoxication des consommateurs à problèmes de cocaïne, par le biais d’une absorption plus lente et plus équilibrée des alcaloïdes. J’ai également abordé la question du point de vue social et culturel associé aux différentes formes de consommation de la coca. Mais je ne peux pas ne pas aborder ce qui pour beaucoup semble être la question centrale autour de la coca actuellement, son statut illégal, et la conséquence de ce statut, l’extraordinaire dynamisme de l’économie de production et commercialisation, ainsi que les effets profonds sur les modèles de développement dans les régions de production, avec toute une série de distorsions politiques, qui ici en Colombie sont bien connues. Dès le moment où la coca est perçue comme un élément perturbateur de l’ordre public, on entre dans une spirale de violence d’où il semble impossible de sortir : on construit de plus en plus de prisons, on entraîne de plus en plus de brigades anti-narcotiques, on éradique de plus en plus d’hectares de cultures de coca. On dirait que tout cela participe d’un seul slogan : « tuer et empoisonner pour le bien de tous ! »

 

Le côté absurde de cette situation, qui effectivement inhibe le développement, détruit les institutions, et place la coca dans un processus de mercantilisation maligne à l’échelle de la planète, a amené nombre d’esprits éclairés à proposer une légalisation, qui mettrait très certainement fin aux pires effets résultant de la situation actuelle, et tout particulièrement la logique criminalisante, qui affecte tant de citoyens démunis, tant dans les campagnes que dans les villes. Cependant, une éventuelle légalisation fait apparaître un quatrième aspect de grande importance pour le futur de la planète –et nous voici au cœur du problème.

 

Voici dix ans, j’étais à Coripata, un village des Yungas de La Paz, avec une équipe de télévision. J’ai fait remarquer, sur le ton de la plaisanterie, que les collines de la région pourraient connaître pour la production de la coca le même développement que les collines de Bourgogne pour le vin. En effet, les schistes du sous-sol sont très semblables aux formations géologiques présentes dans d’autres régions productrices de longue date, comme la vallée de Monzón à Huánuco, ou la vallée du río San Jorge dans le sud du Cauca. La coca possède bel et bien une écologie particulière, et il faut admettre que sa production, sous le régime de la prohibition, n’a pas toujours respecté l’environnement. Dans la vallée de l’Apurímac, par exemple, des plantations très denses de coca se développent actuellement, destinées à assurer une production maximale pendant une très courte période, après quoi les sols sont abandonnés, et subissent alors une rapide détérioration et une inévitable érosion. On peut imaginer un futur où la coca ne serait plus produite à grande échelle dans les régions de production actuelle (Caquetá, Putumayo) et retournerait aux régions où l’environnement est plus adapté du point de vue géologique et climatologique.

 

La coca cultivée se divise en deux espèces, chaque espèce comptant deux variétés bien marquées. Erythroxylum coca, la principale espèce économique, est cultivée sur les versants orientaux des Andes au Pérou et en Bolivie, et a été introduite récemment en Colombie sous le nom de « coca Tingo ». Sa variété ypadú est adaptée aux conditions de la forêt basse, et on la cultive dans la région où se croisent les frontières du Brésil, de Colombie et du Pérou. Sa particularité est qu’elle se reproduit par bouturage, avec une croissance rapide, mais avec de grandes feuilles qui limitent la teneur en alcaloïde. Erythroxylum novogranatense est la coca du Cauca et de la Sierra Nevada de Santa Marta, adaptée à des conditions des saisons plus sèches que celles qui favorisent E. Coca. Sa variété truxillense est la ttupa coca de la côte péruvienne, cultivée actuellement dans les vallées du Moche et du Chicama, dans des conditions semi désertiques, avec irrigation et sous une ombre légère. Elle a la réputation d’être la coca la plus aromatique, et c’est elle qui est utilisée comme agent de saveur dans les boissons gazeuses.

 

Chaque espèce, chaque variété sont adaptées à des conditions spécifiques. Une gestion agronomique adéquate permettrait de freiner le déboisement dans les zones inappropriées, et la coca, au lieu de constituer une menace pour l’écosystème comme on essaie de la présenter actuellement, redeviendrait la base du développement paysan dans des régions déterminées qui sont particulièrement adaptées à son développement. Cette vision serait-elle exagérément optimiste ? Je ne crois pas. 250000 hectares de coca ne sont rien, face aux gigantesques superficies dédiées, par exemple, à la canne à sucre, moteur traditionnel de l’agro-industrie tropicale. Il est parfaitement faisable de combiner la coca avec des cultures vivrières, et de l’associer à d’autres plantes vivaces qui freinent l’érosion. Il suffit simplement, comme pour toute plante cultivée, de savoir éviter la monoculture à grande échelle, qui attire les nuisibles et détruit les relations complexes entre les différentes espèces.

 

J’entre ici dans la partie essentielle de mon argumentation. Au-delà des questions d’actualité se cache un processus d’exploitation des ressources naturelles dont l’histoire remonte bien avant le début du cycle actuel de la cocaïne débuté dans les années 70, et même bien avant l’erreur monumentale qui a abouti à la prohibition de certaines drogues et plantes au début du XXe siècle. Le point de vue anthropocentrique ­–qui pose que les autres espèces habitant la planète ne sont là que pour satisfaire les besoins de l’espèce humaine‑ est antérieur au libéralisme économique, à l’essor du capitalisme moderne, et à la conquête des Amériques par l’Europe. Nous devons convenir que la tyrannie exercée par l’homme sur les autres formes de vie remonte à une très grande antiquité, même si elle n’a pas été le fait de toutes les sociétés, et qu’elle est en opposition avec la perception du monde commune à de nombreux groupes indigènes américains. La vision de ces groupes –décrite par l’anthropologue brésilien Eduardo Viveiros de Castro comme « perspectivisme » et « multinaturalisme »‑ implique une planète habitée par des êtres multiples, dont chacun se perçoit comme sujet, est doté d’une intelligence autonome, et apprécie le monde avec un point de vue distinct de celui des autres.

Il est important de souligner que nous nous trouvons ici face à une compréhension à l’opposé de notre vision moderne, multiculturelle, qui suppose une unité dans la nature physique des différentes formes de vie, et une multiplicité dans les adaptations culturelles. Dans la perspective multinaturelle, c’est le contraire qui se produit : on conçoit le monde comme une unité de l’esprit, de la culture, de la perception, toutes choses qui sont partagées par toutes les espèces. La diversité réside dans les corps, dans les appareils cognitifs, dans les formes concrètes de représentation.

 

C’est ici que se confondent les catégories et les dichotomies que l’Occident valorise tellement: la nature et la culture, l’animalité et l’humanité, la détermination et le libre arbitre. Dans la perspective multiculturelle, on ne juge pas seulement la guerre contre les drogues comme une entreprise impérialiste, ou comme une projection magique du mal dans des substances et des plantes innocentes par elles-mêmes. On voit cette guerre pour ce qu’elle est réellement : l’envie de mener le monde vers ce qu’un certain Dr Dupont, conseiller pour les drogues de  l’ex-président Ronald Reagan, a appelé sans ambages « species extinction » (extinction d’une espèce), en défendant cet objectif, dans le cas particulier de la coca, comme quelque chose de souhaitable pour l’ordre public et la santé humaine. Je me demande comment la coca –sans parler du pavot ou du cannabis, du yagé ou ayahuasca, des cactus peyote et wachuma, des champignons, la huilca, la yekuana et bien d’autres encore‑ comment l’intelligence de cette plante, notre cocamama, perçoit pour sa part l’impérieuse nécessité que ressentent les hommes d’en finir avec elle ?

 

Elle perçoit probablement que les problèmes que nous avons à son égard sont dus essentiellement à une compréhension incorrecte de notre part, qu’il s’agisse de savoir profiter de façon appropriée de ses bienfaits, ou d’établir une relation respectueuse et démocratique entre les espèces, pour ainsi étendre notre conception du politique au-delà de l’espèce Homo sapiens. Elle doit également sentir que nous refusons aux plantes et aux animaux la capacité d’intention qui est donnée par la position de sujet, que nous les condamnons pour toujours à leur condition de simples objets de notre modèle de consommation. Elle voit finalement que notre confusion est un pur produit de la peur, la peur de perdre la sécurité utilitaire d’un monde où tout est converti en élément du marché, et surtout la terreur de devoir reconnaître qu’il existe une subjectivité non humaine, et de parvenir à percevoir les végétaux psycho-actifs comme de véritables « maîtres ». C’est bien là la grande peur que cache le Plan Colombia : que la coca puisse nous en apprendre bien plus à elle seule que tous les think-tanks de Washington réunis...

 

Si, au contraire, nous acceptons que nous pouvons apprendre beaucoup de la coca, tout cette symptomatique s’inverse : nous ne rencontrons plus de problèmes, mais des solutions. Des solutions pour l’environnement, des solutions pour le développement et la réinsertion sociale, des solutions rituelles et pragmatiques pour le consommateur. J’insiste de nouveau sur l’exemple de la coca amazonienne, le padú ou le mambe, dont la forme pulvérisée réunit toutes les caractéristiques d’un produit pour les nouvelles générations. Efficace, facile à utiliser, il pourrait faire concurrence à la cocaïne raffinée. De plus, il présente un profil sain, étant issu de la forêt, écologique, organique et intégral. Cette forme, ainsi que d’autres formes de coca semi-industrialisée, pourraient nous faire envisager un futur où nous vivrions en paix avec cette plante.

 

Pour sa part, la coca peut, et même veut, vivre en paix avec nous. Pourquoi ? Je reviens à l’image que j’ai utilisée au début de cet exposé : ses fleurs hermaphrodites, ses quantités exagérées de graines, son immense fertilité. Le botaniste Timothy Plowman, qui bien plus que moi a connu au cours de sa courte vie presque toutes les zones de production de coca, m’a raconté un jour que jamais, dans toutes ses pérégrinations, il n’avait rencontré un plant de coca véritablement sauvage. Nous ne parlions pas de la sacha coca, ou d’une autre des 80 espèces d’Erythroxylum qui poussent en différentes parties de l’Amérique du Sud. Nous parlions de la coca qui contient des alcaloïdes, des deux espèces et quatre variétés que j’ai mentionnées tout à l’heure. Nous avons réuni des données botaniques et archéologiques, et nous sommes arrivés à la conclusion que la coca avait probablement été domestiquée dans une zone où elle est devenue pratiquement absente aujourd’hui, sur la côte équatorienne, dans la région occupée par la culture Valdivia, vers 3000 avant JC.

 

C’est à partir de cette région que se sont développées les différentes races de la plante cultivée que nous connaissons aujourd’hui. La plante sauvage à l’origine de cette coca a disparu, ensevelie sous les millions d’hectares des bananeraies qui occupent aujourd’hui la zone. Ainsi, depuis des milliers d’années, la coca dépend de nous pour survivre. C’est notre compagne, comme bien d’autres plantes cultivées –l’équivalent en quelque sorte du chien ou du chat dans le monde animal. C’est pour cette raison qu’elle nous aime, parce qu’elle dépend de nous, et non pas parce que nous sommes bons, beaux ou intelligents. C’est parce que nous lui donnons la vie, la faisons grandir, la caressons et la mangeons. Elle nous aime comme nous l’aimons : avec toutes les contradictions de la passion et de l’interdépendance. Contre la haine des guerriers qui recherchent l’extinction de l’espèce, nous devons répondre avec un seul slogan : amour pour la coca.

 

Paix avec la coca.

 

 

Présentation au Forum Social Thématique

Cartagena de Indias, 19 juin 2003.


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