ALAIN LABROUSSE :
En el
2005, Afganistan produjo 4 100 toneladas de opio, el equivalente de 600
toneladas de heroina pura, lo que corresponde a aproximadamente el 90 % del
consumo mundial. Esta porducción le generó al país 2 800 000 dólares, es
decir, el 60 % de su Producto Interno Bruto. De ahí los temores expresados
por la Comunidad Internacional frente a la eventualidad de que Afganistán se
pudiese convertir, en el corto plazo, en un narco Estado..
Hasta la
fecha, nadie había emprendido intentado Or personne n’avait jusqu’ici tenté
d’étudier avec précision comment une telle situation a pu survenir,
notamment à travers le rôle de la drogue dans le En el 2005, Afganistán
produjo 4100 toneladas de opio, el equivalente a 600 toneladas de heroína
pura, lo que corresponde a aproximadamente el 90% el consumo mundial. Esta
producción en enero al país 2.800.000 dólares, es decir, el 60% del producto
interno bruto del país. Un día y los temores expresados por
Hasta
la fecha, nadie había intentado estudiar con precisión como
En Alanís e igualmente la
situación de los campesinos tienen por lo general no tienen las medidas de
subsistencia tricolor la
Trata también de estudiar los
vínculos entre en
Entre 1990 y 2005, en la
otrora hizo en varios viajes a Afganistán. Este libro es, por lo tanto, el
fruto en observación del fenómeno a lo largo de los 15 años y temperamental
o por una encuesta
En conclusión, el autor_quien
no es atacando se han problema solamente por medios represivos que
Afganistán no puede escapar esta espiral de violencia y de droga, sino un
aquelarre en deuda ayuda internacional a los más necesitados y tienen las
potencias y los corruptos logros en la deuda protección con frecuencia
dictaminara por los intereses políticos
AFGHANISTAN OPIUM DE GUERRE, OPIUM DE PAIX
Introduction
…….Une ONG, reprenant les
chiffres de l’UNODC, a rappelé que, de 2002 à 2004, les revenus globaux des
paysans producteurs de pavot et des trafiquants d’opiacés se sont élevés à
6,82 milliards, c’est-à-dire deux fois plus que le montant global de l’aide
internationale effectivement parvenue en Afghanistan pour des projets
terminés ou en
cours (3,337 milliards de
dollars).
Devant cet état de fait,
plusieurs responsables de gouvernements occidentaux, notamment un Américain,
et d’organisations internationales comme l’UNODC, ont affirmé qu’il ne
fallait pas négliger le risque réel que l’Afghanistan devienne un «
narco-État » – formulation largement reprise par la presse internationale.
Pourtant, elle ne pouvait être
plus inappropriée : l’État
afghan n’existe pas encore; même s’ils représentent 60 % du PIB de ce pays,
les revenus de la drogue financent des opposants au gouvernement, que ce
soit des seigneurs de la guerre ou des islamistes, contribuant ainsi
largement à maintenir la fragmentation du pays, principal obstacle à la
construction de l’État9 – dont les principaux attributs sont la capacité de
contrôle du territoire et le monopole de l’usage de la force10.
La place prise par
l’économie de la drogue au sein de l’économie nationale n’a d’équivalent
dans aucun autre pays. En Colombie, premier producteur mondial de cocaïne,
selon les périodes et selon les estimations des auteurs, elle a été évaluée
dans une fourchette de 1% à 7% du PIB. La situation inédite de l’Afghanistan
invite donc à s’interroger non seulement sur le rôle que la production et le
commerce de la drogue jouent dans une économie de post-conflit, mais aussi
sur l’influence qu’ils peuvent avoir
dans le processus complexe
de reconstruction.
……………………………………………………………..
Mais, pour mesurer ce rôle,
il convient de s’interroger précisément sur sa place dans le pays. C’est
pourquoi nous nous sommes penchés sur l’économie de la drogue durant les
trois périodes-clés de l’histoire contemporaine afghane : la guerre menée
par les moujahiddin contre le gouvernement communiste et ses alliés
soviétiques (1979-1992), les conflits inter-moujahiddin (1989-1996) et le
gouvernement des taliban (1996-2001)20 ; ainsi que sur son
poids dans l’économie paysanne. Retour d’autant plus nécessaire qu’un
certain nombre des acteurs de cette histoire appartiennent encore
aujourd’hui à l’échiquier politique.
L’opium produit en
Afghanistan pose des problèmes de toxicomanie à tous ses voisins. Les pays
occidentaux, approuvés sur ce point par la Russie et les anciens pays du
bloc soviétique, sont d’accord pour combattre son trafic. Nous nous
intéresserons donc à l’organisation des réseaux en Afghanistan et hors du
pays, à l’impact des opiacés sur la
toxicomanie le long des
routes de la drogue qui mènent jusqu’à l’Europe de l’Ouest et la France.
Pour les pays occidentaux,
la « guerre à la drogue » est une justification supplémentaire pour
intervenir en Afghanistan. Tony Blair a, dès les premiers jours, déclaré que
si les Britanniques se tenaient aux côtés des États-Unis pour combattre les
taliban, c’était bien sûr pour combattre le terrorisme, mais aussi parce que
les taliban avaient transformé leur pays en premier producteur mondial
d’opium. Affirmation qui est loin de correspondre à la réalité. Le Premier
ministre anglais n’a cessé de revenir sur ce thème, déclarant par exemple le
1er octobre 2002 : « Les armes que les taliban achètent aujourd’hui sont
payées avec les vies de jeunes Britanniques qui achètent leur drogue dans
les rues britanniques. C’est une autre partie de leur régime que nous devons
tenter de détruire21. » Or, d’une part,
l’augmentation de la production afghane n’a pratiquement pas eu d’impact,
jusqu’en 2005, sur la consommation d’héroïne en Europe de l’Ouest; d’autre
part, aujourd’hui, bien des acteurs du trafic, qui se situent dans le camp
des Alliés, tirent parti de la persistance de l’énorme production d’opiacés
afghans.
Les États-Unis participent
directement à la lutte contre la drogue depuis l’année 2004 en particulier
pour un autre motif, évident : établir des bases militaires permanentes en
Afghanistan. Voilà une justification supplémentaire. Or, ces bases ont deux
objectifs géostratégiques inavoués : faire peser une menace d’intervention
sur l’Iran afin de dissuader ce pays de développer un potentiel nucléaire à
des fins militaires ; avoir un accès aux réserves de pétrole en Asie
centrale, soit indirectement à travers la construction d’un pipeline qui
doit traverser l’Afghanistan, soit directement en prenant pied dans
plusieurs pays de cette région. Les États-Unis usent aussi du prétexte de la
guerre contre la drogue pour intervenir, par exemple, au Tadjikistan.
Comme la Russie et la Chine
entendent contester et repousser l’avancée américaine, l’intervention en
Afghanistan et la lutte contre la drogue se trouvent au centre d’un «
nouveau Grand Jeu22 » qui a pour théâtre
l’immense région de l’Asie du Sud-Ouest et de l’Asie centrale. Dans la
rivalité entre les puissances régionales, comment le pays trouvera-t-il un
équilibre propre ? L’opium sera-t-il le ciment de la reconstruction de
l’État afghan ou son principe de dissolution ?
CHAPITRE IX
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Des fumigations
aériennes fantomatiques
Une étrange affaire a
ajouté une dose de confusion au thème de l’éradication. Le 3 février 2005,
dans le village de Kanaï, située dans une région isolée du Helmand, les
paysans ont affirmé que des avions avaient lancé durant la nuit une poudre
blanchâtre sur leurs cultures de pavot
73. Les pâturages
et les potagers auraient été également touchés.
Quelques jours plus tard,
les plantes s’étiolaient tandis que les moutons ayant mangé du trèfle était
sévèrement affectés ou mouraient. Les personnes adultes souffraient des yeux
et des enfants tombaient malades. Ce n’était pas la première fois que de
tels faits étaient dénoncés. Le 10 mai 2003, l’Afghan Islamic Press (AIP)
publiait que cinq personnes, parmi lesquelles des enfants, étaient mortes
dans l’est de l’Afghanistan à la suite d’un épandage aérien. Le 9 juin de la
même année, dans le village de Zafar Khel, situé lui aussi dans l’Est, près
de Bora Bora, des paysans ont affirmé que leur récolte avait séché sur pied
après le passage nocturne d’hélicoptères74.
En novembre 2004, des
villageois de Nimla, dans le Nangarhar, signalaient des faits semblables à
la suite du passage d’avions « pendant la nuit ». Les États-Unis, qui
exercent un contrôle absolu sur l’espace aérien, et les Britanniques chargés
de la lutte anti-drogue, ont été immédiatement mis sur la sellette. Cela
d’autant plus que, dans le budget anti-drogue destiné à l’Afghanistan (776
millions de dollars) et présenté au Congrès américain pour l’année fiscale
2005, figuraient 152 millions de dollars sous la rubrique Aerial spraying
(épandage aérien). On sait également que les États-Unis promeuvent en
Colombie de gigantesques campagnes de fumigation qui touchent chaque
année plus de
Des membres du gouvernement
et d’ONG auraient recueilli sur les lieux des boulettes blanchâtres, mais
les résultats d’analyse n’ont jamais été publiés76. Lorsque j’ai mené
moi-même mon enquête au mois de mai, j’ai découvert qu’une importante ONG
américaine, Relief International, dont le siège est à Los Angeles, avait eu
en sa possession deux jarres contenant des boulettes recueillies sur le
terrain, mais que ces dernières avaient mystérieusement disparu. Le service
de presse du cabinet du président
Karzaï a publié un
communiqué déclarant : « Le président est très affecté par les plaintes
faisant état de possibles effets secondaires des fumigations sur la santé
des adultes et des enfants […] Le gouvernement de l’Afghanistan s’oppose aux
fumigations aériennes des champs de pavot comme moyen d’éradication77. » À la suite de
cette prise de position, les États-Unis ont réaffecté à d’autres usages les
sommes qui devaient être consacrées à l’éradication du pavot. Cependant,
Condoleezza Rice a laissé la porte ouverte à cette méthode de lutte contre
les cultures lorsqu’elle a déclaré à la presse : « Pour l’instant, tout ce
que nous pouvons faire, c’est de l’éradication manuelle, mais nous verrons
si les épandages aériens deviennent nécessaires. »
…………………………………………………………………………………….
Dans le cadre des
alternatives au pavot, il convient de mentionner les propositions du Conseil
de Senlis, une fondation internationale financée par un milliardaire suisse
et qui a son siège en France89, qui voudrait que
l’Afghanistan devienne un producteur légal d’opium afin d’exporter de la
morphine pour les besoins médicaux. Ce projet part du constat que les pays
en développement, qui représentent 80 % de la population du globe, ne
consomment que 6% de la morphine et d’autres opiacés (codéine) utilisés
comme médicaments. Il est vrai que, si l’on voulait combler ce déficit, les
cultures de pavot devraient augmenter. Mais il est difficile d’établir dans
quelle proportion. D’une part, parce que les États et les compagnies chargés
de la production de morphine et autres dérivés tirés du pavot donnent le
minimum d’
L’Inde est le seul pays où
la récolte manuelle de l’opium est autorisée : des fabriques en extraient la
morphine, mais le gouvernement exporte également « de l’opium raffiné pour
les industries pharmaceutiques étrangères qui veulent en extraire
elles-mêmes la morphine92 ». Le modèle « paille de pavot » n’a aucun intérêt
pour les paysans afghans, car il implique main-d’oeuvre peu nombreuse et
mécanisation. Il faudrait donc, dans la logique du Conseil de Senlis, que
l’Afghanistan obtient de la communauté internationale à la fois
l’autorisation de devenir un producteur légal d’opium, ce qui lui avait été
refusé en 1950 pour ne pas concurrencer les pays producteurs traditionnels,
et celle de suivre le modèle indien, ce qui est beaucoup plus difficile. En
effet, si le modèle « paille de pavot » a été adopté, c’est pour éviter les
détournements vers le trafic. Ils existent cependant
en Inde malgré la
productivité élevée exigée par le gouvernement des paysans détenteurs d’une
licence de producteur :
de la douleur, le fait que
« les pratiques thérapeutiques locales traditionnelles, comme en Afrique et
en Chine, font que les consultations des médecins “classiques” sont très
faibles, en zones rurales, mais aussi en zones urbaines, même lorsque
l’offre est disponible94 ».
L’Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS), qui est chargé
par les Nations unies de veiller à l’équilibre entre offre et demande
d’opiacés médicaux, invite d’ailleurs les gouvernements « à prendre des
mesures pour augmenter la consommation des opiacés à des fins médicales dans
leur pays afin de satisfaire les besoins réels du traitement de la douleur95 ». En l’absence de
cette augmentation de la demande, dans chacun de ses rapports annuels,
l’OICS presse simultanément les pays producteurs à réduire les quantités
d’opium produites. Or, probablement sans avoir été au courant de la
proposition du Conseil de Senlis, dans d’autres pays, des experts qui
sympathisent avec les populations ayant souffert de l’éradication demandent
que celles-ci puissent être autorisées à produire pour l’industrie
pharmaceutique. C’est le cas de Bruce Sholapur, spécialiste du Laos, où
l’opium vient d’être quasiment éradiqué, et qui déclare : « Si les fermiers
de Tasmanie peuvent bénéficier de l’opium, pourquoi pas nos pauvres paysans
également ?96 » Un certain nombre
de pays pourraient légitimement avancer la même revendication. D’abord la
Birmanie, où l’éradication totale de l’opium, prévue pour 2006, pourrait
provoquer, selon les spécialistes, « une catastrophe humanitaire ». Ensuite,
dans la même région, outre le Laos, la Thaïlande et le Vietnam. En Amérique
latine, le Mexique, la Colombie et le Pérou97. Il est donc tout à
fait irréaliste de penser que l’on pourrait, dans l’état actuel des choses,
recycler dans le licite l’énorme production afghane.
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